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La belle Escalade

Ah ! la belle Escalade ! Je ne peux me retenir. Genève est en fête et il faut saluer ça !

Quelques jours avant la véritable célébration de l’Escalade par le cortège de la Compagnie 1602 qui se déroulera dans la cité avec tous ses fastes dimanche 11 décembre, je suis allée à la Bibliothèque de Genève pour l’exposition qui lui est consacrée.

Dans ce petit « couloir des coups d’œil » qui mène au prêt, au premier étage, sont présentés les dessins d’Edouard Elzingre pour les livres sur la Réforme et l’Escalade, un délice ! Cette fameuse nuit du  11 au 12 décembre 1602 dont tous les Genevois ont appris les détails dans leur enfance.

I son vegnu le doze de dessanro / Pè anna nai asse naire que d’ancro, comme l’on chante dans le vibrant Cé què lainô, dont je vous épargne les 68 strophes.

Au bout du corridor, la célèbre Mère Royaume nous lance son iconique marmite.

 

Ah ! la belle Escalade, Savoyard gare gare !  Ah ! la belle Escalade, Genevois cette fois !

Le dessinateur, qui n’était que Genevois d’adoption, arrivé dans nos murs à 27 ans venant de Neuchâtel et de Paris, s’est magnifiquement approprié l’histoire genevoise.

Son coup de crayon, d’une grande vivacité, croque les scènes rapidement. Ses avant-projets à l’aquarelle ont davantage de mouvement que les dessins définitifs, plus stylisés, utilisés dans les deux volumes parus : La Nuit de l’Escalade, édition Atar, 1915 et Le Siècle de la Réforme à Genève, édition Atar, 1917.

Les textes, de la main du pasteur Alex Guillot, sont patriotiques et religieux. N’oublions pas qu’ils ont été écrits durant la Grande Guerre, dont la Suisse pourrait être menacée : l’Escalade doit éveiller « dans les cœurs genevois une émotion profonde » et « un sentiment de vive reconnaissance, tant pour les ancêtres qui ont héroïquement combattu que pour la main divine  qui a écarté le péril ».  

L’exposition s’est principalement centrée sur les projets, que l’on peut retrouver dans la brochure publiée par la Bibliothèque de Genève : La nuit de l’Escalade, guide de visite.

La différence entre les deux stades de l’image est visible sur cette photo de la fameuse scène de la Dame Piaget. L’armoire qui bloquera la porte est toujours aussi impressionnante de part et d’autre, de même que le lit. En revanche, le fond qui n’était qu’une simple table surmontée de quelques tableaux  est devenu un impressionnant poêle en céramique, sur lequel se tient un chat. La fenêtre, qui est voilée par un rideau dans le projet, est vitrée et enjolivée par une belle plante dans le dessin définitif.

La Bibliothèque a bien fait les choses puisqu’elle publie dans son guide un choix d’autres illustrations appartenant à ses collections.

 

Cette superbe eau-forte attribuée à Mathias Quad, L’Escalade à Genève, publiée en Allemagne en 1603 déjà, prouve l’intérêt que l’attaque des Savoyards contre Genève a éveillé à l’étranger. Les clochers de Saint-Gervais et de Saint-Pierre, ainsi que les groupes de soldats à Plain Pallais et sur le bastion de Saint Léger sont clairement visibles. On ne saurait s’y tromper. L’image est parlante.

 

Les travaux sur le bâtiment central de l’Université en ont interdit l’accès. Pour se rendre à la Bibliothèque, il faut désormais passer par le jardin des Bastions. L’exposition est prévue jusqu’au 7 janvier 2023. Profitez des visites guidées les 8, 9 et 10 décembre à 12h.30.

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