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La Réformation à Genève

« Oh que c’est chose belle / De te louer Seigneur, / De chanter ta splendeur / Au milieu des fidèles ».

Mais les fidèles étaient clairsemés pour chanter le psaume 92 du psautier de Théodore de Bèze, dimanche matin, au parc des Bastions, à la cérémonie commémorative de la Réformation devant le Mur des Réformateurs.

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Les paroisses du canton de Genève avaient négligé, voire oublié cette commémoration protestante qui se déroule chaque année  le premier dimanche de novembre.

Calvin a dû se retourner dans sa petite tombe du cimetière des  Rois. Sur son mur, avec Théodore de Bèze, Guillaume Farel et John Knox, il tient fermement la Bible et nous confronte.

Ce mur, édifié comme un rempart de la ville de Genève, « ein feste Burg ist unser Gott », aurait dit Martin Luther qui n’y figure pas. Celui-ci a été relégué sur une stèle voisine, car le monument célèbre principalement la réforme de Calvin.

C’est en effet pour le quatrième centenaire de la naissance du réformateur français (1509) que le projet a été conçu ; il n’a été finalement inauguré qu’en 1917. Paradoxalement, cette année-là était le quatrième centenaire de l’affichage des 95 thèses de Luther à Wittenberg.  

Les sculptures de Paul Landowski et Henri Bouchard évoquent la Réforme, avec ses personnalités et des citations. Ce fut grâce à un comité international, dont le président  d’honneur était Theodore Roosevelt, président des États-Unis, à une souscription internationale et un concours, que l’idée a été réalisée.

Lectures et chants

Le pasteur Alexandre Winter, nouveau modérateur de la Compagnie des pasteurs, des diacres et des chargés de ministère, présidait la très simple cérémonie des Bastions. La lecture et commentaires du psaume 91 en formaient la base.  Le psaume 90, dans une magnifique composition du Néerlandais Jan Pieterszoon  Sweelinck (1562-1621), en a constitué le plus beau moment. Ce chant, ainsi que les autres psaumes et le choral de Luther, ont été interprétés a cappella par un superbe quatuor, formé de Gyslaine Waelchli, Christelle Monney, Ayn Bua et Frederik Sjollema.    

Il semble que chaque année, l’assistance se réduise davantage. Il faudra un sursaut de l’Église protestante de Genève pour redonner vie à une commémoration de la Réformation digne de ce nom. Le nouveau modérateur a du grain à moudre.

Les plus anciens d’entre les participants se rappellent qu’autrefois la foule était dense. On voyait descendre en nombres les paroissiens de Saint Pierre sortant du culte de la cathédrale. Les paroissiens d'ailleurs arrivaient par la place Neuve. Des bancs les accueillaient. Cette année-ci, on n’avait que les marches en pierre du parvis pour s’asseoir. Une position guère accommodante pour la majorité des fidèles aux cheveux blancs. Toutefois cet inconvénient a créé son bienfait. Au moment de la bénédiction, un jeune homme s’est approché spontanément d’une vieille dame pour l’aider à se relever.

 

Commentaires

  • Merci pour la description émouvante de cette belle cérémonie. J'ai participé sur les ondes à cette commémoration de la Réforme, mais l'évocation de cette rencontre devant le mur des Réformateurs a fait remonter toute mon enfance à ma mémoire...

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