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Sang pour sang

« Un jour, je me suis réveillée avec le désir de filmer le sang. » Ce désir a été réalisé.

Chienne de rouge, par la native d’Yverdon Yamina Zoutat, est un film étonnant, compliqué, subtil, personnel,  autour de la perception du sang, Il vient d’arriver à Genève (au cinéma du Grutli) où il a été présenté par la réalisatrice elle-même.

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Terminé l’an dernier, il a participé à  de nombreux festivals de cinéma, entre autres à Cinéma du réel. Classé parmi  les documentaires, il ressemble davantage à une autobiographie, tant Yamina Zoutat est impliquée dans le déroulement de ce parcours sanguin.

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La révélation tardive, que, bébé, elle avait  subi une transfusion sanguine totale,  « le grand échange », l’a forcément bouleversée. Que reste-t-il du sang de son père algérien et de sa mère italienne ?

Ce n’est pas surprenant que plus tard, après avoir déjà tourné un film sur son travail de chroniqueuse judiciaire, elle se réveilla un matin avec l’idée d’en consacrer un au sang.

 

La chienne du titre, ayant renâclé à devenir une chienne de chasse, a été élevée à la poursuite du sang des bêtes, d’où « chienne de rouge », de sang donc. On la suit dans les bois, furetant sur les tapis de feuilles. On suit aussi un personnage, le convoyeur, qui apporte les poches de sang d’un hôpital à un autre.

 

Certaines séquences rappellent des affaires qui ont fait l’actualité, notamment celle du sang contaminé dont Yamina Zoutat avait suivi le procès pour TF1.

Après l’arrivée des juges, des politiciens, rien ne sera montré à l’antenne. Aucune vision de sang. Elle en dévoile l’envers, va à la rencontre de personnes qui en ont été affectées, mais pas informées à temps. 

Sang menstruel – le sien -, transfusions, opérations, accidents, naissances, tout est vu sous la loupe de Yamina Zoutat. La présence du sang n’est pas gaie. Et pourtant.

Une greffe a sauvé la vie d’Isabelle, qui témoigne avec émotion de sa reconnaissance pour celle qu’elle appelle sa « sœur de sang ». Elle en est particulièrement troublée lorsqu’elle apprend que la donatrice est une Allemande. Or Isabelle avait perdu une grande partie de sa famille à Auschwitz. Elle vit là une sorte de réconciliation. 

 

La cinéaste mêle à des scènes assez dures des intermèdes, parfois poétiques, dont on ne comprend pas toujours la signification. Que veulent dire ces visages d’enfants ? Une petite fille, au moins, nous réjouit : en souriant, elle ouvre la bouche, où coule un filet de sang : elle vient de perdre une dent. Quelle fierté !

 

Commentaires

  • Merci pour cette très fidèle et attractive description du film !

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