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Les énigmes de l'Ariana

Le musée Ariana, musée suisse de la céramique et du verre à Genève, recèle des trésors qu’il fait  régulièrement émerger de ses réserves, tout en organisant des expositions temporaires étonnantes. 

Sous le titre Connexions, 50 ans de dons, deux salles leur sont consacrées. La plupart ont été offerts par les artistes eux-mêmes. Deux d’entre eux m’ont particulièrement frappée. Le premier par son sujet et le second par sa donatrice. 

La Ville pendant la nuit blanche de Vladimir Gorislavtsev (Russe né en 1939, lauréat de plusieurs prix internationaux) offre une image  mélancolique qui ressemble à un tableau impressionniste.

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Sa technique est unique, explique la brochure qui répond aux questions que peut se poser le visiteur ignorant.

En revanche, L’Ermite d’Aline Favre (1932-2013) est présenté sans explications. Il me laisse le soin d’imaginer une réponse.

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Cette sorte de mur serait-elle une manière de se cacher, de se couvrir ? Quoi qu’il en soit, Aline est la seule Genevoise en lice. J’ai eu le plaisir de la connaître, une artiste habitée par sa vocation, dont l’œuvre reflète la modestie et l’intégrité.

Académie internationale de la céramique

Le long de la galerie du premier étage, le contenu des vitrines rappelle les activités de l’Académie internationale de la céramique qui fête ses 70 ans, ses 50 congrès et ses 1010 membres en provenance de 77 pays. Des photos montrent le fondateur, le Français Henry Jean Reynaud, ainsi que celle qui fut une secrétaire générale dynamique pendant de nombreuses années, la Genevoise Mathé Coullery.

A l’occasion de cet anniversaire, l’AIC avait lancé le projet d’une exposition ayant pour titre Migration(s). Les membres étaient appelés à présenter des propositions. Le résultat de ce concours est fascinant, d’une grande diversité, témoignant de la profusion des directions dans lesquelles les céramistes contemporains peuvent s‘engager.

Migrations

Le rapport au sujet de la migration surprend. Des vidéos réalisées par chaque participant, ainsi que le guide illustré, sont souvent nécessaires pour résoudre les énigmes.

Que représente pour son auteur, le Colombien–Suisse Fabien Clerc, ce Döner Kebab ? « Par accumulation et juxtaposition de strates argileuses j’évoque symboliquement différentes formes de globalisation, jouant par métaphore avec l’étymologie anglaise du mot melting pot ».

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Döner Kebab, contes d'une intégration réussie, 2022, Terres colorées, mélangées

Sur le même thème de la cuisine migratoire, le Japonais émigré aux Etats-Unis Hirotsune Tashima crée un jeune garçon blond qui mange des nouilles  asiatiques. Sur la manche de son maillot une banane,  jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur,  est pour le céramiste « une icône de la migration ».

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Migration of culture, 2021. Grès, plastique, montage en plaques, cuissons multiples

Le bateau n’est-il pas le symbole essentiel de la migration ? La Brésilienne Adel Souki dans son Mortuary Boat met des objets quotidiens ou religieux dans des contenants qu’elle laisse fondre au four. Pour la Néerlandaise Cecil Kemperink, ce sont des maillons de céramique, qui représentent l’humanité en tant que communauté. Pour la Finlandaise Eliisa Isomieini, ce sont des vaches sur une plaque de porcelaine. Pour le Français Jacques Kaufmann,  ce sont des pas sur le sable, qui illustrent la migration.

A propos de Kaufmann, son superbe mur de briques, qui sillonne dans le parc de l’Ariana depuis 2019, commence à se fissurer. Que faire ? Une réflexion est en cours pour envisager l’avenir. Espérons que ce Vol de la mouche, ainsi que l’a intitulé son auteur, va se poursuivre.

 

Musée Ariana, Avenue de la Paix 10, 1202 Genève

Les expositions sont ouvertes jusqu’au 19 mars 2023, du mardi au dimanche 10 h. – 18 h.

 

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