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Musique d'avenir

C’est avec la barre placée très haut qu’a débuté la remise des diplômes et prix de la Haute École de musique mercredi 15 novembre à Genève. L’interprétation vertigineuse d’une pièce diabolique de Liszt, Wilde Jagd (Chasse sauvage), par l’étoile montante franco-israélienne, Gabriel Stern, a prouvé l’excellence de l’enseignement à la HES.SO-Genève (Haute École spécialisée de Suisse occidentale).

Né à Paris en 1992, et formé musicalement à Genève, Gabriel Stern avait enregistré l’an dernier à la Salle de musique de La Chaux de Fonds les douze Études transcendantes (dont fait partie Wilde Jagd) qui lui ont valu un Diapason d’or dans la revue Diapason. Précédemment son enregistrement des Variations Goldberg de Bach avait été également salué par plusieurs Diapasons.

Mais les autres musiciens qui ont montré leur talent durant la soirée étaient à la hauteur. On pouvait s’en réjouir, en entendant les longues listes des récipiendaires de diplômes que Béatrice Zawodnik, la directrice de la Haute École, annonçait. Elle avait besoin de se mettre au diapason de toutes les langues nécessaires pour prononcer leurs noms, preuve du nombre important d’étudiants étrangers qui choisissent de venir étudier à Genève.

Mme Zawodnik, née à Lausanne, est elle-même diplômée de Genève en pédagogie musicale, piano et hautbois, avec des formations complémentaires en Allemagne et en Suisse ; elle a aussi suivi les cours d’administration publique de l’université de Lausanne où elle a obtenu le prix du meilleur master. En 2022, elle a pris les rênes de la HEM de Genève après avoir dirigé celle de Lausanne. C’est dire qu’on peut compter sur elle pour continuer sur la bonne voie.

Ce sont des œuvres contemporaines qu’ont interprétées les autres solistes de la soirée, tous étrangers. À commencer par le duo de guitares formé par le Canadien Sebastian Robles, qui est aussi compositeur, et le Chinois Zhanxiang Shi. Les deux artistes se sont rencontrés à San Francisco avant de venir à Genève. Ils avaient choisi de jouer Baiao, un aimable morceau que le compositeur Brésilien Sergio Assad a créé avec son frère Odair il y a quelques années.

L’internationalisme était encore plus flagrant avec la ravissante apparition de la Vietnamienne Minh Trang Nguyen et sa cithare à seize cordes. Elle a étudié à Shanghai, travaillé avec de nombreux groupes musicaux ici et ailleurs, et notamment avec Jordi Savall, et vient d’obtenir son diplôme en ethnomusicologie à Genève. Xuân Quê Huong (Le printemps dans ma cité), créant des sonorités inhabituelles dans nos contrées, évoquait des teintes légères dans des paysages orientaux.

La dernière soliste incarnait le charme français. Avec sa complice pianiste Alice Pepek, la soprano Maud Bassard-Morandas forme un duo malicieux. Sa vocalise amoureuse dans Je t’aime d’Isabelle Aboulker, compositrice de spectacles musicaux pour la jeunesse, a démontré ses qualités multiples, de cantatrice et d’actrice. Elle a déjà participé à de nombreux concerts et opéras, notamment au Grand Théâtre de Genève.

Bref, ces quatre intermèdes musicaux au cours de la cérémonie qui se déroulait au Cube de la HEAD, avenue de Châtelaine, ont mis en lumière des musiciens qui annoncent un avenir radieux. Retenez leurs noms, vous les retrouverez bientôt sur les affiches des concerts.

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