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Rembrandt à Genève

Rembrandt (1606/1607-1669) est le plus grand peintre de son temps, sinon le plus grand de l’histoire de l’art. Genève a le privilège d’accueillir une exposition exceptionnelle de son œuvre gravé : Rembrandt et la Bible, gravure divine au Musée international de la Réforme.

 

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Grâce au Musée d’art et d’histoire de Genève, qui a prêté 64 pièces, au Musée Jenisch de Vevey qui en a prêté dix et une de la Fondation  Krugier, le MIR a réuni une collection qu’il a su magnifiquement mettre en valeur.

Des figures murales, grossissant des détails de certains dessins dans des couleurs bleu nuit ou brun cuivré, ont été imaginées par les scénographes Simon de Tovare et Alain Batifoulier. Un décor envoûtant est ainsi créé.

  Tirages originaux

Pour organiser cette exposition, la commissaire, Bénédicte de Donker, conservatrice aux arts graphiques du MAH, a étudié de près les 220 gravures de Rembrandt appartenant au Musée. Elle a pu constater que toutes avaient été imprimées par l’artiste lui-même, alors que des tirages ont encore été effectués jusqu’au 20e siècle sur des plaques existantes.

 

En interprétant des scènes de la Bible, qu’il connaissait très bien – à son décès, un seul livre est retrouvé chez lui, une Bible - , Rembrandt en souligne l’aspect émotionnel qui nous parle encore aujourd’hui.  Quelle vérité dans les expressions de ses personnages.

Plus encore que dans ses tableaux, ses eaux-fortes nous donnent « une leçon d’humanité et d’universalité », comme l’écrit Tzvetan Todorov dans Le Cas Rembrandt, un essai publié dans L’Art et la vie ! (Ed. du Seuil, 2015).

Autoportrait

Les 72 gravures de Rembrandt  se divisent en plusieurs sections. Naturellement, la présentation débute par un autoportrait, datant de 1648. L’artiste dessine près d’une fenêtre. Il ne regarde pas sa main, il fixe le spectateur, d’un air de défi. Il a déjà connu ses grands succès picturaux. Mais c’est l’année où il subit le harcèlement financier de sa maîtresse Geertje Dircks qui l’accuse de rupture de promesse de mariage. Elle avait été engagée pour s’occuper de son fils Titus, après la mort de son épouse Saskia.

L’œuvre suivante est une Vue d’Amsterdam (1641, MAH), très connue, où le ciel prend plus de place que la ville, vue de très loin, avec ses flèches d’églises et ses moulins.

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Quelques portraits des années 1630 rappellent les contacts de Rembrandt avec des pasteurs et un rabbin. Une scène dans une synagogue (1641, MAH) éclate de naturel.

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L’intérêt de Rembrandt pour la Bible se caractérise par les gravures, sur une période de dix ans, représentant saint Jérôme, le traducteur de la Bible en latin, appelée la Vulgate.  Il est accompagné du lion qu’il avait guéri, selon la tradition. Le MIR en possède cinq, sur les sept connues.

Ancien Testament

L’Ancien Testament débute par Adam et Eve, dit aussi La Chute, de 1638. Aucune comparaison avec les images habituelles. Le couple n’est pas beau, il semble se disputer, sous l’horrible présence du serpent.

En revanche, Abraham parlant à Isaac (1645, MAH) est l’exemple d’une étroite relation familiale. Les regards du père et du fils reflètent la confiance entre eux.

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Dix ans plus tard Rembrandt grave Le Sacrifice d’Abraham : l’ange intervient avec vigueur pour interrompre le sacrifice.

Joseph, Jacob, David et Mardochée fournissent aussi des thèmes au burin de Rembrandt.

Nouveau Testament

Évidemment, le Nouveau Testament lui a inspiré des Annonciations, des Fuites en Égypte, des Saintes Familles, des Jésus prêchant, des Crucifixions. Mais il a traité à plusieurs reprises l’enfant Jésus parmi les docteurs, un sujet moins abordé par la tradition.

Quelques scènes particulièrement frappantes concernent la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, le Fils prodigue, la Résurrection de Lazare.

Alors que Rembrandt avait peint Les Pèlerins d'Emmaüs en 1628 (le tableau, de petit format, se trouve au Musée Jacquemart André à Paris), il reprend le sujet en gravures en 1634 et 1654 (toutes deux au MAH).

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Une des plus grandes gravures de la collection, et la dernière de l’exposition, représente La Mort de la Vierge. Ce thème n’appartient pas à la tradition protestante, ce qui indique bien que l’artiste, quoique protestant, cherche à diffuser son travail largement.

Presse

Avant de parvenir à la dernière salle, les visiteurs ont la possibilité d’imprimer des reproductions en utilisant la copie contemporaine de la première presse en bois de Gutenberg. Alors que les plaques de Rembrandt étaient en cuivre, celles du MIR sont en nyloprint, mais le résultat, avec un peu d’huile de coude, est remarquable. 

Catalogue

Rembrandt et la Bible, Gravure divine (MIR, Labor et Fides), l’ouvrage publié sous la direction de Bénédicte de Donker, reproduit toutes les œuvres, dont la plupart, de petit format, apparaissent dans leurs dimensions réelles. Il contient des chronologies et plusieurs textes :  Bénédicte de Donker examine l’importance de la Bible dans l’œuvre gravé de Rembrandt, tandis que le professeur Jan Blanc apporte sa contribution sur la peinture et la religion à Amsterdam à l’époque de Rembrandt.

Tout a été pensé pour faire de cette exposition un événement inoubliable.

 

Musée international de la Réforme, cour de Saint-Pierre, jusqu’au 17 mars 2024.

Ouvert tous les jours, sauf lundi, de 10 h. à 17 h.

Pendant les fêtes, le musée sera fermé le 31 décembre ainsi que le 1er janvier.

 

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