Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quel avenir ?

L’entrée dans une nouvelle année est toujours marquée par des questions. Au devant de quel avenir allons-nous ? Peut-on rêver de changements dans la bonne direction ou les horreurs de l’année précédente se répéteront-elles ?

Il est vrai que la haine et la violence se manifestent partout. Elles enveniment les relations, créant des conflits religieux et politiques, des guerres civiles et ethniques, des clivages idéologiques et identitaires. Sans parler des problèmes soulevés par le dérèglement climatique et la surconsommation.

On peut toujours espérer que les choses s’améliorent. L’espoir fait vivre, dit-on.

« Comme notre vie serait étroite s’il n’y avait l’ampleur de l’espoir », affirme un proverbe arabe.

Dans son Petit éloge du temps comme il va, l’écrivain français Denis Grozdanovitch nous conseille : « Il vaut toujours mieux vivre jusqu’au bout de l’espérance ».

Mais, franchement, à la lecture des journaux, on est plutôt découragé. Pourquoi d’ailleurs, la presse appuie-t-elle tant sur ce qui fait mal ? Nous avertir des dangers, sans doute est-ce utile. Mais nous raconter en détail les maladresses des uns et les accidents des autres, quel intérêt ?

Admiration

« Il y a dans l’homme plus de choses à admirer que de choses à mépriser », écrivait Albert Camus dans La Peste. Il n’était pas un ingénu. Il avait vécu la guerre et participé à la Résistance.

On peut, même dans les périodes les plus sombres, trouver des éclaircies. Un bien naît parfois d’un mal.

Les pires circonstances sont suivies d’échappatoires : « Tout empire meurt un jour de fatalité et d’orgueil », affirme le philosophe Pascal Bruckner.

Sur le plan personnel, il est possible d’agir, car, propose Imbolo Mbue, l’auteure américaine née au Cameroun dans Voici venir les rêveurs : « Les bonnes choses n’arrivent qu’à ceux qui honorent la bonté des autres ».

Rêves

Les rêves apportent leur lot d’espérance : « La rêverie est le dimanche de la pensée », selon l’auteur genevois Frédéric Amiel, qui ajoutait cependant : « Tous nos rêves s’envolent au chant du coq de la réalité ».

Au risque d’être accusé de naïveté, il n’est pas interdit d’être ému par le sourire d’un enfant au milieu d’une scène pénible ou amusé par les grimaces d’un gamin  facétieux durant une dispute.

 

Il faut reconnaître que les raisons de rire ou d’espérer n’abondent pas dans les circonstances politiques actuelles. Un refuge s’offre dans la contemplation de l’art.

A ce propos, je me permets de signaler une exposition admirable au Musée international de la Réforme à Genève : Rembrandt et la Bible (jusqu’au 17 mars 2024).

Les dizaines d’eaux-fortes gravées par le peintre hollandais, prêtées par le Musée d’art et d’histoire de Genève et le Musée Jenisch de Vevey, créent une vision à la fois réaliste et émue de la vie des personnages bibliques.

Mon œuvre préférée est Abraham parlant à Isaac, une scène de la Genèse. Le vieillard - Abraham était très âgé à la naissance de son fils Isaac - a chargé son fils du fagot destiné à l’holocauste. Il lui explique que Dieu pourvoira l’agneau et le fils écoute attentivement.

Rembrandt Abraham.JPEG

Abraham parlant à Isaac, 1645 (MAH)

Abraham croit qu’il devra sacrifier son fils, mais au dernier moment, Dieu sauve l’enfant. L’horreur est conjurée et l’espoir renaît.

Les commentaires sont fermés.