Avec la chaleur de l’été, on se découvre et on découvre, ce qu’on ne saurait faire ni voir dans une autre saison.

Les tenues les plus diverses déambulent dans les rues de Genève. Quel contraste entre les femmes qui cachent leur chevelure et le haut du corps sous le foulard islamique et celles dont les épaules dénudées font briller leur peau. Et parfois un tatouage.

Aux pieds, les sandales le disputent aux baskets ou aux tennis. Les chaussures en cuir ne se portent presque plus, sinon par les rares messieurs qui arborent un complet-veston.

Les shorts, culottes courtes, bermudas, flottants ou cuissettes, comme vous voulez les appeler, sont adoptés par les jeunes de tous genres. Des déchirures savamment dégradées ornent les jeans et des fils pendent parfois au bas d’une jupe.  

Tatouages et obésité se font particulièrement remarquer, cachés habituellement sous d’amples vêtements.

Tatouages

D’où vient cette mode du tatouage, ce dessin décoratif, souvent symbolique, que les humains s’inscrivent sur la peau, entre le derme et l’épiderme ? A mes yeux, j’avoue qu’il m’apparaît comme un acte de masochisme artistique.

Le mot provient du tahitien tatau, donc bien loin de nous autres, Occidentaux. Mais il se pratiquait déjà au Moyen Orient, puisque la Bible annonce que la loi de Dieu interdit l’incision aux Juifs.

Au début du 20^e siècle, il était surtout l’attribut des marins et des forbans. Mais dans les siècles passés, des rois et des tsars, et pas seulement des aventuriers, ont porté des tatouages.

Des personnalités historiques du siècle dernier ont été tatouées de manière manifestement personnelle : sur sa poitrine, Staline avait choisi une tête de mort, une sorte de raccourci monstrueux représentant sa morale. L’ancre marine que se serait fait encrer Churchill sur le bras après son service dans la marine n’est pas prouvée.

Aujourd’hui, pour les uns, il s’agit d’un pur ornement, comme pour cette jeune Colombienne rencontrée près d’Unimail où elle étudie.

 Pour d’autres, il rappelle une personne aimée en arborant un prénom. Le joueur de tennis Stan Wawrinka a ajouté au nom de sa fille, sur son bras gauche, une citation en anglais de Beckett encourageant la persévérance.

Puisque nous en sommes au tennis, le joueur suisse n'est pas seul. J’ai photographié sur mon écran de télévision, le bras de la championne tchèque Vondrousova, la gauchère qui a remporté le tournoi de Wimbledon cette année.

A Genève, je crois que l’homme le plus tatoué de la ville est le journaliste Etienne Dumont, dont le corps entier est recouvert de peintures décoratives, un chef d’œuvre. Pour arriver à ce résultat, il lui a fallu trente années  de séances régulières.

Obésité

Le tatouage ne semble pas menacer la santé, du moins s’il est bien pratiqué. L'obésité, en revanche, présente des risques évidents. Une personne souffrant d'une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle est plus susceptible de développer certaines maladies, notamment le diabète de type 2, l'hypertension, l'hypercholestérolémie ou des atteintes articulaires.

L’Organisation mondiale de la santé a annoncé que l’obésité a triplé dans le monde depuis 1975 et que l’on meurt davantage d’obésité que de faim.

Pourquoi ? Les causes sont nombreuses, principalement en raison de l’augmentation d’aliments caloriques et du manque d’activité physique.

Il est tellement plus facile d’acheter de la nourriture toute prête, riche en corps gras, en sel et en sucre dans un supermarché que de préparer des repas équilibrés, souvent plus chers, qui exigent du temps, du goût et du talent.

Le travail sédentaire ne peut être évité, mais passer des heures devant un écran, petit ou grand, durant ses loisirs, plutôt que de se promener ou de s’adonner à un sport, voilà qui invite le surpoids.

Lorsque je vois de petits garçons dodus s’empiffrer d’énormes gâteaux, je ne peux m’empêcher de les plaindre. Que vont-ils devenir ? Pour certains, des causes génétiques sont certainement responsables, mais pour tant d’autres ?

Qui suis-je pour donner des leçons de morale, voire d'esthétique ? Le soleil m'a tapé sur la tête.