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L'Auvergne en marches

Les hauts-lieux de l’Auvergne recèlent des marches de tous genres. Il faut marcher, il faut grimper. Il faut être en état de marche pour découvrir une région riche en paysages volcaniques et monuments remarquables.

Chef-lieu de la Haute-Loire, Le Puy en Velay est entouré de pitons, couronnés de bâtisses ou de statues. Une fresque apposée sur un immeuble nous en raconte quelques caractéristiques.

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 Ce trompe-l’œil de l’artiste muraliste A-Fresco (Patrick Commecy) peint en 2012 indique en haut à gauche l’inscription de la ville au Patrimoine mondial de l’Unesco ; avec ses nombreuses coquilles, il souligne l’importance de cette étape sur le chemin de Compostelle avec les pèlerins sur les longs escaliers menant à la cathédrale Notre-Dame et à la statue de Notre-Dame sur le rocher. Les fêtes Renaissance du Roi de l’Oiseau, la culture de la verveine et la fabrication de la dentelle  figurent également sur la pittoresque bande murale du faubourg St-Jean.

Autoportraits au musée Crozatier

Le Puy en Velay abrite aussi le musée Crozatier, dont le bâtiment centenaire, avec ses larges escaliers,  s’élève derrière les allées feuillues du Jardin Henri Vinay.

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Une exposition, fort bien présentée et documentée par des fiches individuelles, Autoportraits de Cézanne à Van Gogh (jusqu’au 17 septembre), mérite une visite. Au-delà du titre, d’ailleurs un peu trompeur puisqu’on y voit de nombreuses toiles du 20e siècle. Elles proviennent principalement du Musée d’Orsay, mais aussi de musées de la région.

Sur les 70 œuvres, deux seulement sont de la main de femmes, guère connues. On ne peut s’empêcher de tomber sous le charme de Clémentine-Hélène Dufau, vêtue d’une somptueuse robe du soir, qui, sûre d’elle, âgée de 42 ans, nous lance un regard quelque peu narquois.

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Portrait de l’artiste, Clémentine-Hélène Dufau (1911, musée d’Orsay)

Un autre autoportrait frappe par son attitude songeuse : Ernest Meissonier se peint deux ans avant sa mort. Il se demande à quoi a servi toute la gloire qu’il a connue dans sa vie d’artiste.

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Portrait de l’artiste, Ernest Meissonier (1889, musée d’Orsay)

Outre Cézanne et Van Gogh mentionnés dans le titre de l’exposition, ajoutons de magnifiques autoportraits de Pissarro, Odilon Redon, Caillebotte, Carpeaux, entre autres. Signalons aussi deux Suisses : un jeune Vallotton à 32 ans, et Pierre-Georges Jeanniot, (Genève, 1848 – Paris, 1934), un ami proche de Degas.

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Portrait de l’auteur, Pierre-Georges Jeanniot (vers 1910, musée d’Orsay, photo Adrien Didierjean)

Bel autoportrait qui prouve un talent peut-être méconnu. Le Musée d’art et d’histoire de Genève n’en possède que trois eaux-fortes sur un Jeu de polo.

Les escaliers de la Chaise-Dieu

Quittons les Ponots du Puy en Velay pour nous rendre chez les Casadéniens de la Chaise-Dieu (appelés Casadéniens car à l’origine il s’agissait de la casa, la maison de Dieu). La magnifique abbatiale Saint Robert du 14e siècle est elle aussi juchée au sommet d’un escalier, pour nos péchés.

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Elle possède un jubé, rare vestige d’une tradition religieuse, qui coupe la nef en deux parties, des stalles, un cloître, ainsi que des tapisseries avec une fameuse Danse macabre qui ne sont malheureusement plus accessibles au simple mortel.

Les vitraux de Brioude

A Brioude, la basilique Saint-Julien du 11e siècle se distingue par une architecture polychrome abondante.

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Elle offre des images peintes sur ses colonnes, une chapelle du 13e siècle entièrement décorée du sol au plafond et, depuis 2009, vingt-sept vitraux du prêtre dominicain coréen Kim En Joong. Apport abstrait, aux couleurs simples et sereines sur les fenêtres de formes diverses, il contraste parfaitement avec un environnement très orné.

La tour de Polignac

Encore un lieu si élevé qu’il est inaccessible au promeneur normal : une tour et ses fortifications dominent le village de Polignac où une église romane avec des fresques du 12e siècle retient l’attention.

C’est dans ce joli village d’autrefois que nous rencontrons une pèlerine néerlandaise, en route pour Compostelle. Elle marche depuis le mois de juin, solide dans ses bottines. Elle pense arriver à bon port dans trois mois. Équipée d’une tente pour n’avoir pas besoin de se plier à des horaires d’autrui, elle voyage seule. Son mari la rejoint parfois quelques jours. 

Pas de motivation religieuse chez elle. Plutôt la nécessité d’une recherche individuelle, d’un retour sur soi. 

Nous lui souhaitons bonne route dans cette fournaise de fin août et nous grimpons dans notre car climatisé qui nous ramène à Genève.

 

P.S. C’est grâce à l’agence Histoire et Voyages de Lausanne que nous avons effectué ce beau périple auvergnat à l’occasion du festival de musique de La Chaise-Dieu, en compagnie de la diserte Mathilde Hager qui a su nous faire découvrir des lieux enchanteurs. Dont un restaurant, le Beau-Rivage à Condrieu, aux mets succulents, avec une vue incomparable sur le Rhône, étonnamment large, où naviguent parfois d’immenses péniches. Un Rhône plus imposant que notre Rhône genevois.

 

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