Le mot de l’année 2023, selon le Petit Robert, est le wokisme, qui dénonce l’injustice et la discrimination. Il dérive de l’américain woke, éveillé. Ce qui n’est pas surprenant, l’influence américaine dominant indûment notre langue.

Le Petit Robert de la langue française, qui en 1967 est venu concurrencer le Petit Larousse lancé en 1905, enrichit régulièrement ses prestations. Au début de janvier, il a annoncé les dix mots de l’année précédente, ceux qui ont motivé les recherches les plus fréquentes. Le wokisme arrive en tête.

Je me permets de proposer cette liste par ordre inverse.

Jaculatoire : le pape François a utilisé ce mot qui a prêté à confusion, évidemment. Il s’agit d’une prière courte et fervente, et n’a rien à voir avec les accusations récentes contre certains abus reprochés à des prêtres de l’Église catholique.

Promulguer : en France, adoptée par le Parlement, une loi est promulguée et rendue exécutoire par le Président. Les discussions et les critiques soulevées par l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, passant outre à l’accord du Parlement, ont suscité cet intérêt.

Gênance : pour exprimer un sentiment de gêne, ce terme était tombé en désuétude ; revenu à la mode, il été repris par le Robert en 2022. Deux mots similaires étaient-ils vraiment nécessaires ? Serait-ce  la preuve de la richesse de notre langue ?

La terminaison en « ance » se trouve aussi dans la bien-pensance, qu’on pourrait peut-être accoler au wokisme, dans ses bons côtés.

Et que dire de « vacance », dont la signification diffère selon qu’il s’agit du singulier – le vide -  ou du pluriel – le plaisir - ?

Implosion : en juin 2023, on a appris l’implosion d’un petit sous-marin, appelé Titan parce qu’il avait pour but de découvrir l’épave du Titanic. Quatre passagers ont été victimes de cet éclatement brutal sous l’effet d’une pression extérieure.

Ce mot a une autre définition sans rapport avec la précédente : en phonétique, il s’agit de la première phase de l’articulation d’une consonne occlusive, comme les p, t, k, d, et g.

Nareux (mot régional du nord de la France et de la Belgique) : personne difficile, exigeant la propreté dans la nourriture, vite dégoûté. Par conséquent un râleur.

Kibboutz : communauté d’exploitation agricole en Israël que l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas a plongée dans l’horreur. Rappelle les pires excès des pogroms.

Factieux : opposants au pouvoir, ils se multiplient grâce au complotisme et aux réseaux dits sociaux. Ne pas confondre avec les facétieux, de joyeux drilles, qui ont un « é » (pas un nez) en plus.

Abaya : long vêtement musulman couvrant tout le corps, sauf le visage et les mains. Est apparu à la une des journaux en même temps que Gabriel Attal, lorsque celui-ci, ministre de l’Éducation, en a interdit le port à l’école.

Agnostique : qui refuse les spéculations métaphysiques et l’accès à l’absolu. Concerne principalement les personnes éloignées de la religion.

Pour arriver au premier de la liste, le wokisme.

Le Larousse le définit ainsi : « Idéologie d'inspiration woke, centrée sur les questions d'égalité, de justice et de défense des minorités, parfois perçue comme attentatoire à l'universalisme républicain ».

À partir d’une idée de justice, les tenants du wokisme réagissent de manière excessive. N’est-ce pas souvent le cas, lorsque l’on se laisse guider aveuglément par des idéologies, voire des dogmes ?

Dans le même ordre d’idées, un mot s’est imposé : racisé. On ne le trouve pas dans le dictionnaire de l’Académie française. Le Robert explique qu’il s’agit de personnes touchées par le racisme, la discrimination. On pourrait ajouter le fondamentalisme.  

Trop d'informations concernant l'origine des individus ne sont pas sans risques.