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En Engadine

La seconde étape de mon voyage aux Grisons m’a emmenée au sud, en Engadine, à partir de Saint-Moritz, lorsqu’on quitte le train pour circuler en bus.

On est plus près de l’Italie, dont la langue s’impose souvent, à côté des dialectes locaux. Il est d’ailleurs frappant de constater que les feuillets explicatifs proposés au public sont publiés en quatre langues : allemand, italien, romanche, anglais. Pas trace du français.

Les paysages deviennent de plus en plus saisissants. Les montagnes nous dominent et nous enserrent. Elles alternent avec une succession de lacs, lac de Champfer, lac de Silvaplana, lac de Sils, qui élargissent la vue en évoquant le calme.

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Lac  Champfer (Photoglob.ch)

 

Sils-Maria

Mon hôtel, l’Edelweiss, à Sils-Maria, était proche d’une rivière, la Maira, dont j’entendais le courant, et à un petit quart d’heure de marche du lac de Sils. Il jouit d’une grandiose salle à manger art nouveau datant de 1876.

A côté, se trouve l'aimable maison où vécut Nietzsche pendant plusieurs étés dans les années 1880. Et que l'on peut visiter, sans qu'elle apporte des détails particulièrement intéressants.

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Maison-musée de Nietzsche

À l’écart du village, un autre hôtel, un 5 étoiles, le Waldhaus, est plus connu, plus cher aussi. Érigé en 1908, comme une imposante forteresse dans la forêt, il surplombe le lac et peut se vanter d’une clientèle huppée. Attirée souvent par des concerts avec des musiciens réputés.

Mais je ne suis pas ici pour faire de la publicité hôtelière.

Stampa

En passant par le col de la Majola, avec ses routes en lacets vertigineux, on arrive à Stampa, le village des Giacometti, qui avait été le but principal de mon voyage. Des chalets anciens lui donnent un cachet pittoresque, dont celui-ci, orné de cornes de chamois.

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Plusieurs bâtisses ont servi de résidence ou d’atelier aux Giacometti, leur souvenir est très vivant. Là, j’avoue que j’ai été un peu déçue.

Dans le musée Ciäsa Granda, où je m’attendais à voir une collection consacrée à la famille des artistes Giacometti, une exposition présentait l’œuvre de Varlin, laissant fort peu de place à quelques sculptures d’Alberto Giacometti. Bientôt la situation changera. L’institution va connaître des agrandissements qui permettront de maintenir les œuvres de Giacometti de façon permanente à côté des expositions temporaires.

Varlin (1900-1977), né à Zurich, qui vécut la fin de sa vie à Bondo, dans la région donc, dont il avait épousé une native, vaut la peine d’être mieux connu. De son vrai nom, Willy Guggenheim, il avait adopté celui d’un socialiste français, militant des années 1860, fusillé en 1871.

Faisant partie de la communauté culturelle suisse, il en peignit de nombreux portraits, sans complaisance. Dont plusieurs portraits de Dürrenmatt (Centre Dürrenmatt, Neuchâtel), un ami proche.

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Portrait de Dürrenmatt par Varlin (Centre Dürrenmatt, Neuchâtel)

Tandis qu’un étage du musée est consacré à la poterie et la minéralogie locale, un autre met en lumière l’histoire naturelle. Des spécimens d’oiseaux et autres animaux de la région sont exposés dans leur environnement. On a l’impression surprenante de se trouver au milieu d’une forêt. Il ne manque que le son.

Castelmur

A quelques kilomètres, se dresse sur la hauteur de Coltura, le palazzo Castelmur. A l’origine un manoir du 18e siècle, il est acquis par le baron de Castelmur en 1850 qui le transforme à l’aide d’artisans de la région, ajoutant deux tours à la façade. L’intérieur offre des pièces finement décorées.

Depuis un demi-siècle, le palais appartient à la municipalité de Bregaglia qui en a fait un musée. Nommé bien culturel d’importance nationale, il mérite cette mention.  

Soglio

Pour terminer ce périple, on m’avait enjointe à ne pas manquer Soglio, un village surplombant la vallée. Étonnant, en effet, de découvrir des palais le long de ruelles étroites dans un lieu si retiré.

L’église réformée contient des épitaphes rappelant le nom de la famille Salis-Soglio à qui appartenaient nombre de ces édifices dont la construction date parfois du 16e siècle. Le palais Salis est désormais un hôtel, où le restaurant peut s’installer, venant l’été, dans un magnifique jardin baroque en terrasses.

 

C’est sur cette évocation idyllique que je mets le point final à ces souvenirs d’un voyage que j’ai voulu partager avec vous.

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